Dans un long silence, le pape François regarde ce numéro 70 072, puis il se penche pour l'embrasser. Ce numéro est tatoué depuis 76 ans sur le bras d'une vieille dame polonaise, survivante du sinistre camp d'Auschwitz-Birkenau.
Lidia n'a que trois ans, lorsqu'en 1941, elle est arrachée de son foyer avec sa maman et ses grands-parents. La famille, catholique, est soupçonnée de collaborer avec l'ennemi. Arrivés à Auschwitz, ils sont séparés les uns des autres. Lidia est envoyée dans une maison pleine d'enfants d'âges et de nationalités différents. C'est là que l'inhumain docteur Josef Mengele, « l'ange de la mort », fait ses expériences sur les femmes enceintes, les handicapés, etc… Quatre-vingts ans plus tard, Lidia ne se souvient pas de ce que Mengele lui a fait ; elle se rappelle ses douleurs et le regard cruel de son tortionnaire.
Libérée, Lidia est adoptée par un couple polonais. Elle retrouve sa maman à 17 ans. La rencontre est émouvante, mais la maman a recréé une nouvelle famille, et pour Lidia, sa vraie famille, c'est celle qui l'a aimée et élevée. Elle retourne dans sa famille adoptive.
Malgré tout le mal qui s'est déversé sur elle, Lidia a toujours eu confiance en Dieu. Sa vie repose sur trois principes : la mémoire, l'espoir et la prière. Aujourd'hui encore, Lidia voyage pour mettre en garde les jeunes générations :
« Dans vos jeunes mains se trouve l'avenir du monde. Écoutez mes paroles. Allez visiter Auschwitz. Faites en sorte que cette atrocité ne revienne jamais ! »
À l'heure où le racisme est, hélas, toujours bien présent, et où des formes exacerbées et égoïstes du nationalisme peuvent surgir, relayons, nous aussi, les paroles de Lidia.
Prière
« Dieu saint, Saint et puissant, Saint et immortel ! De la peste, de la famine, du feu et de la guerre… de la guerre, délivre-nous, ô Seigneur ! Amen » (St Jean-Paul II au camp d'Auschwitz, juin 1979)
