Un samedi soir, quelques minutes avant la messe, arrivent une trentaine de jeunes guides (mouvement scout). Elles entrent dans la chapelle, laissant derrière elles – à leur insu – un sillage de terre grasse. Le tapis de l'entrée en est couvert. Il est impossible, pour les paroissiens qui arrivent, de ne pas marcher dedans.
Jeanine, une mamie qui fait l'accueil, sort ce gros paillasson sur le parvis et va chercher un balai. Manette, qui arrive, lui retire doucement le balai des mains et se met à nettoyer. Jeanine en cherche un autre. Marie-Anne le lui prend à son tour. Jeanine en ramène un troisième. Elle n'a pas le temps de s'activer qu'elle sent une tape sur son épaule : « Donnez-moi votre balai, Madame ! » Une jeune guide lui ôte le balai des mains. Des hommes retournent le paillasson, et tout le monde le piétine pour faire sortir les saletés. Et toute cette activité se fait sans bruit, avec de grands sourires. Jeanine, qui n'a plus qu'à regarder, offre tout ce travail et cette bonté à Jésus ; elle sent sa présence.
À la fin de la messe, ce sont les guides qui ont pris l'initiative de nettoyer : - On en a mis partout ! s'excusent-elles. Et tout le monde s'y remet : le ballet des balais entre à nouveau en scène. La musique ? La même bonté, la même douceur, les mêmes sourires. « Où donc êtes-vous allées ? » - On a fait la combe Saint-Joseph et la combe à la Serpent. « En dehors des chemins blancs, bien sûr ! » Éclats de rires !
Ce fut un beau moment de vie, de partage et d'amitié, tous âges confondus. Oui, on sentait bien l'amour du Christ, ce soir-là, dans la chapelle et dans nos cœurs.
* Une combe est une cassure dans la montagne ; elle est souvent bordée de hautes falaises.
Prière :
Avec un simple sourire et un peu d'indulgence, Seigneur, que je sache transformer un désagrément en un moment de bonheur dans lequel on sent ta présence.
