"Une approche différente de la pauvreté"
Telle est l'expression du Pape François dans un message qu'il a publié le 14 Juin dernier en vue de la Journée
Mondiale des Pauvres qui aura lieu le 15 Novembre 2021. Il appelle les gouvernements du monde entier à construire
"un modèle social tourné vers l'avenir, capable de faire face aux nouvelles formes de pauvreté." Certes, la présence
des pauvres est "constante" dit le Pape, mais cette constance "ne doit pas conduire à une habitude qui devienne une
indifférence". Il relève la responsabilité des "acteurs économiques et financiers sans scrupule, dépourvus de sens
humanitaire et de responsabilité sociale." Ce comportement, ajoute le Pape, aboutit à "l'augmentation de la pauvreté".
En France, le Secours Catholique a accueilli, en 2019-2020, 1,4 million de personnes. Cette association compte
64 000 bénévoles et 900 salariés. Elle est composée de 3500 équipes locales, dont l'une se trouve à Espelette. Ces
équipes oeuvrent dans 2400 lieux d'accueil. A l'international, le Secours Catholique a mené plus de 500 opérations dans
plus de 50 pays. L'association a, également, trois antennes spécifiques : deux centres qui accueillent les pèlerins à Lourdes
et à Jérusalem, ainsi qu'un centre d'entraide pour les exilés, en île de France.
La future présidente du Secours Catholique, Véronique Devise, a été élue à Lourdes le 15 Juin : elle a fait ses armes, en
première ligne, aux côtés des migrants, à Calais. Elle insiste beaucoup sur l'importance de la fraternité :
"Ce terme de fraternité est, à la fois, dans la devise républicaine, et au coeur de notre projet : il doit signifier, pour nous,
de toujours associer nos bénéficiaires et de faire vivre le partage au sein même de nos équipes. Je suis convaincue qu'il
nous faut donner une place à chacun, avec une attention particulière pour les personnes les plus fragiles. Le Secours Catholique
y travaille, il est vecteur de transformations sociales profondes."
Très présente auprès des migrants de Calais, Véronique Devise, qui est assistante sociale, se souvient d'être entrée, dans
le cadre de sa profession, dans les familles, d'avoir poussé des portes cachant un implacable cercle vicieux : chômage,
alcoolisme, violence, pauvreté...
"Toutes ces expériences convergent vers une éthique de l'accompagnement : la clé n'est pas de faire à la place des personnes
qu'on accompagne, mais avec elles. Cela implique de dire "je fais confiance". Mais quelle plus belle déclaration que "j'ai besoin de toi !"
(Extrait du journal La Croix du 15 Juin 2021)
Joachim Jauregui
18/06/2021
