Saint Jean XXIII prononça ces mots un 18 février, pour la Sainte-Bernadette.
Bernadette a entendu, elle seule, les confidences de Marie, et elle les a transmises au monde. Et le monde — c’est là le grand miracle d’ordre moral —, le monde y a cru, et continue d’y croire. Combien admirable, chez Bernadette, la parfaite conformité à la doctrine dont la céleste Dame l’avait rendue dépositaire ! Et combien lumineux l’exemple de cette sainteté qui ouvrit à une enfant si petite et si humble la voie des cieux, dans l’au-delà, et lui assura pour toujours sur la terre la gloire des autels et la vénération de tout le peuple chrétien ! Quelle doctrine ! Quel exemple ! Quel encouragement pour nous ! Ce qu’il y a de faible dans le monde, dit saint Paul, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre la force ; ce qui dans le monde est sans naissance et qu’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi (1 Co 1, 27-28). Modèle de la prière à Marie, exemple de force humble et souriante, éloquente par le silence même dans lequel elle s’est enveloppée une fois remplie sa mission, sainte Bernadette nous reporte comme irrésistiblement vers ce vrai centre spirituel de Lourdes, la grotte des apparitions, où les paroles de la Mère de Dieu ne cessent de retentir au cœur de ses enfants. Et en même temps, la voyante qui eut le courage de quitter pour toujours ce lieu de l’ineffable rencontre nous rappelle que Lourdes n’est qu’un point de départ : la grâce qu’on y reçoit est un trésor que, loin d’enfouir stérilement, on doit faire fructifier pour la gloire de Dieu et le service de l’Église.
St Jean XXIII