Saint Mesrop est né en Arménie occidentale, dans une famille aisée. Il va dans l'école grecque de Taron, où il suit des cours de langues. Il parle l'arménien, le grec, le syriaque et le moyen-persan. Nommé secrétaire à la cour du Roi, Mesrop est le témoin direct du partage du royaume arménien entre l'Empire romain et l'Empire sassanide.
Vers l'an 396, il quitte la cour du Roi pour prêcher aux païens. Alors qu'une partie de l'Arménie est rattachée à la Perse, le pays traverse une crise socio-culturelle. Il souhaite propager le christianisme, et pour ce faire, créer un alphabet pour traduire la bible et les textes saints. Ecrire en arménien permettrait à la culture arménienne de s'épanouir et l'expansion d'une véritable unité nationale.
Avec le catholicos Sahak Ier Parthev, il décide alors de fonder l'alphabet arménien, afin de traduire avec le plus d'exactitude les livres saints. Tous les évêques de l'Eglise apostolique arménienne sont convoqués en synode. La décision devient officielle et Mesrop débute ses travaux de recherche en Mésopotamie.
Au bout d'un an, il rentre en Arménie où le roi lui met à disposition un groupe de moines-élèves pour l'aider à établir ce nouvel alphabet. Après la création de ce dernier, vient ensuite le temps de l'enseigner. Mesrop fonde des écoles pour diffuser cet alphabet.
Il aura passé 45 ans de sa vie à l'enseignement du christianisme, et 35 à la propagation de l'écriture arménienne.
L'on retrouverait au début de ce nouvel alphabet un verset du Livre des Proverbes du roi Salomon :
« Ճանաչել զիմաստութիւն եւ զխրատ, իմանալ զբանս հանճարոյ »
« Čanačʿel zimastutʿiwn ew zxrat, imanal zbans hančaroy »
« Pour connaître la sagesse et l'instruction, Pour comprendre les paroles de l'intelligence. »
Sg 8, 7-10
Aime-t-on la justice ? Les labeurs de la sagesse produisent les vertus ; elle enseigne la tempérance et la prudence, la justice et la force, ce qu'il y a de plus utile aux hommes pendant la vie.
Désire-t-on une science étendue ? Elle connaît le passé et conjecture l'avenir ; elle pénètre les discours subtils et résout les énigmes ; elle connaît à l'avance les signes et les prodiges; elle sait les événements des temps et des époques.
Aussi ai-je résolu de la prendre pour compagne de ma vie, sachant qu'elle serait pour moi une conseillère de tout bien, et une consolation dans mes soucis et mes peines.
Par elle, me disais-je, j'aurai de la gloire dans les assemblées, et, jeune encore, de l'honneur auprès des vieillards.