Les trois piliers qui fondent le temps du carême sont bien ancrés dans notre esprit : la prière, le partage (l'aumône) et la pénitence. Les trois sont ordonnés par l'Amour de Dieu et du prochain – notre famille, nos amis, nos collègues, ceux que nous côtoyons au quotidien ou de temps en temps.
Durant ces quarante jours – et toute notre vie chrétienne – nous sommes particulièrement appelés à prendre soin des plus faibles, de ceux qui en ont le plus besoin. Ne laissons pas l'autre à notre porte : offrons-lui l'hospitalité !
L'hospitalité ? Comment entendons-nous ce mot, aujourd'hui peu fréquent ? Le mot est beau et grand ; il dit la place à faire à l'autre, en lui ouvrant grandes les portes. À travers les siècles, les moines en sont des acteurs majeurs, prêts à l'accueil, sans conditions, de toute personne reçue comme le Christ. Hospitalité et humanité vont de pair. Et pour nous ?
Dans la Lettre aux Hébreux, un verset évocateur, un peu surprenant, est un bon aiguillon : « N'oubliez pas l'hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges. » (chap. 13, verset 2)
L'allusion à Abraham, qui reçut les trois personnes passant au chêne de Mambré (Genèse chap. 18) est claire. Concrètement, l'accueil que nous saurons prodiguer ne sera-t-il pas source de bénédiction dans nos vies Suivant notre situation, cet accueil ne s'inscrit pas nécessairement dans une réalité. Au cœur de notre prière, laisserons-nous la place à l'étranger, au rejeté ? Nous en récolterons des fruits que nous ne soupçonnons pas, à la grâce de Dieu.
Prière :
Seigneur, donne-moi de développer la « fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d'aimer chaque personne indépendamment de la proximité physique, peu importe où elle est née ou habite. »(Pape François, Fratelli tutti, 1)