Une lectrice du carnet de carême raconte un souvenir.
« Sur une grande place, située en face de la banque où je travaillais, se trouvent des bancs. J'avais l'habitude d'aller m'asseoir sur l'un d'eux, après le déjeuner. J'aimais voir passer les gens ou discuter avec certains, souvent des inconnus.
Un jour, un jeune homme me demande s'il peut s'asseoir à côté de moi. Je me recule pour lui faire de la place. Il s'installe à ma droite, sans rien dire. Puis : « Madame, vous voulez bien me donner votre main ? » Je lui donne ma main droite. Toujours en silence, il la garde dans la sienne. Moi aussi, je garde le silence. Après un long moment, il lâche ma main : « Merci, Madame, je me sens mieux, tenir votre main m'a fait un grand bien. » Le jeune homme s'en est allé, après m'avoir souhaité un bon après-midi. Je ne l'ai jamais revu. »
Combien parmi nous auraient donné leur main sans interrogations ? sans chercher le pourquoi ? C'eût été tellement facile et pudique de se replier sur soi et de rester dans sa petite bulle, pour ne pas être dérangé(e).
Un geste simple, un silence respectueux... Or, ce geste simple, donner sa main en silence et en toute amitié, ça demande de l'audace et du courage, mais c'est aussi répondre à l'appel de Jésus qui habite en chacun de nos frères.
Donner la main et aller vers l'autre, lui faire comprendre que nous sommes à ses côtés, que nous marchons avec lui, et qu'il a de l'importance pour nous ; savoir donner, savoir recevoir et savoir dire merci, c'est vivre l'Évangile.
Prière :
Seigneur Jésus, trop souvent je passe à côté des gens sans te voir, toi qui habites en eux. Chaque jour, avec ton aide, je veux améliorer mon regard.