À cette époque, il y a une grande misère sociale dans le monde ouvrier, et l'Église a du mal à y pénétrer. Le cardinal Suhard parle d'un mur entre la classe ouvrière et l'Église. Et c'est vers ce monde-là que Madeleine se sent envoyée par Dieu.

          Ses deux compagnes et elle mènent une vie fraternelle et laïque, toute semblable à celle des « gens ordinaires », mais elles sont entièrement données à Dieu, livrées au Christ, pour l'amour de lui et des autres. Madeleine vit au coude à coude avec les pauvres et les incroyants. Elle noue un dialogue vrai et des relations profondes avec tous, les petits comme les grands, y compris avec la municipalité communiste, tout en gardant sa liberté de parole. Avec les communistes, elle mène des actions communes sans cacher sa foi et sa fidélité à l'Église.

          Dans les années 1940-1950, l'Église foisonne d'idées pour se rapprocher du monde ouvrier. C'est l'époque des prêtres-ouvriers ; les idées sont généreuses, les réalités parfois hasardeuses. L'Église est menacée de divisions. Madeleine fait alors, en 1952, un voyage éclair à Rome. Elle y reste 12 heures passées entièrement à prier sur le tombeau de saint Pierre. Elle pense que c'est bien là le lieu pour demander des grâces pour l'Église.

          Pendant trente ans, Madeleine vit aux périphéries. Leur maison de la rue Raspail est toujours pleine. Madeleine répond à toutes les sollicitations. Elle passe ses nuits à écrire des lettres, des conférences, des livres… Ses écrits manifestent des talents poétiques et surtout une profonde vie mystique. Elle s'épuise et, le 13 octobre, on la trouve inanimée à sa table de travail. Elle allait avoir 60 ans.

          Le 28 janvier 2018, le pape François permet qu'on lui donne le titre de « vénérable ».

Prière :

Chère Madeleine, tu as rempli superbement tes trois fonctions de baptisée : prêtre, prophète et roi. Donne-nous de suivre ton exemple.